Moisson de l’horreur chez Duc
L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà
Cette phrase de Victor Hugo peine à transcrire le quotidien des 800 000 000 poulets exploités pour leur viande chaque année en France. Car ne nous y trompons pas : si le scandale aujourd’hui dénoncé par l’association L214 concerne la marque Duc, il est bien évident que les 80% des poulets de chair issus d’élevages industriels comme ceux de Duc subissent des conditions de vie cauchemardesques comme le montre cette vidéo, avant d’être envoyés à l’abattoir. Ces images terrifiantes ne sont pas le produit d’une association, mais bien celui de la réalité des élevages industriels.
Un peu d’huile essentielle de souffrance sur vos Wings ?
Des poulets génétiquement sélectionnés pour grandir plus vite sont parqués par milliers dans des espaces exigus où ils ne verront jamais la lumière du jour et dont ils ne sortiront que pour être envoyés à l’abattoir, s’ils ne sont pas morts avant de stress, de soif ou de maltraitance. La “moissonneuse à poulets” est emblématique : après un ramassage mécanique, les poulets sont entassés en force dans des caisses et tant pis si quelques ailes, pattes ou têtes se brisent au passage.
Le cynisme est poussé jusque dans la communication vers le consommateur, à grand renfort d’allégations de “bien-être” animal fleurissant notamment sur les sites internets des marques !
Le cadre législatif doit être appliqué et renforcé
Les recommandations pourtant timides du comité d’éthique des abattoirs de février 2019, les recommandations européennes, le code rural de 2009 prônent le respect des animaux élevés pour leur viande. Notamment : absence de faim, de soif et de malnutrition, absence de peur et de détresse, absence de stress physique et thermique, absence de douleur, de lésions et de maladie et possibilité pour l’animal d’exprimer les comportements normaux de son espèce. Pourtant aucune des promesses du gouvernement Macron concernant la bientraitance des êtres vivants dotés de sensibilité dans les élevages et les abattoirs n’a été tenue. Le score remarqué du Parti animaliste aux élections européennes démontre la colère et l’espoir des Français face à ce scandale, il est donc urgent qu’Emmanuel Macron s’inspire du programme porté en ce sens par le Parti animaliste.
Ce programme propose notamment d’interdire les pratiques les plus génératrices de souffrance dans pour les oiseaux dans les élevages et les abattoirs :
- Interdire les mutilations (épointage du bec,…) pratiquées en élevage
- Promouvoir l’élimination rapide de l’utilisation des cages et interdire le gavage
- Rendre obligatoire la mise en place de dispositifs de sécurité anti-incendie dans les bâtiments d’élevage : prévention, détection, évacuation
- Interdire le broyage et l’étouffement des animaux (poussins et canetons) et favoriser le développement d’alternatives comme le sexage « in ovo »
- Interdire les sélections génétiques causant des souffrances (poulets souche à croissance rapide, etc.), maintenir l’interdiction du clonage d’animaux à des fins de production de denrées alimentaires
- Permettre aux animaux de se mouvoir librement, permettre l’expression des comportements biologiques et sociaux naturels des animaux et leur fournir des conditions de vie favorisant un état psychologique satisfaisant (absence de stress et d’ennui)
- Assurer aux animaux une alimentation et un abreuvement suffisants en toutes circonstances, interdire le maintien des animaux dans l’obscurité ou l’éclairage artificiel et respecter leurs rythmes biologiques (temps de sommeil notamment), protéger les animaux contre les variations excessives de température dans les élevages
- Prodiguer aux animaux tous les soins nécessaires en cas de blessure ou de maladie, favoriser l’absence de maladies en offrant aux animaux des conditions d’hygiène et des soins optimaux
- Interdire les méthodes d’abattage qui causent une grave détresse, comme l’électronarcose par bain d’eau pour les poulets, interdire toute possibilité d’abattre un animal sans insensibilisation préalable
- Rendre obligatoire la vidéosurveillance sur tous les sites d’abattage
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