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Game fair : game over !
 
Le salon de la chasse de Lamotte-Beuvron s’est tenu récemment, paré du titre fumeux de « game fair ». Grande est la difficulté de donner une traduction à un sophisme pareil : « fête du gibier » ? « jeu juste » ? « foire au fair play » ? Dans ce salon sont exposés tous les accessoires de la panoplie nécessaire pour aller tuer des animaux dans leur milieu naturel : armes, optiques, munitions, vêtements, accessoires, etc.

Si tu m’aimes, arrête de me tirer dessus
Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a prononcé à cette occasion un discours ahurissant dans lequel figurait cette phrase : « Je ne connais pas un seul chasseur qui n’aime pas les animaux, je ne connais pas un seul chasseur qui ne soit pas un défenseur du bien-être animal ». Ce discours sonne au mieux comme celui de l’auteur d’un crime passionnel, au pire comme celui d’un(e) conjoint(e) maltraitant(e).

5 millions d’électeurs dont 4 millions de fantômes
Le lobby de la chasse se pare d’un électorat potentiel de 5 millions de personnes et reste très puissant auprès du gouvernement Macron qui peine à se donner une image dans le monde rural. Pour courtiser cet électorat fantôme, le prix du permis de chasse a été divisé par deux, les chasses présidentielles de Chambord rouvertes et le ministre de l’Agriculture s’est rendu au salon de Lamotte-Beuvron.

Dans la vraie vie, les chasseurs représentent environ 1,1 million de titulaires d’un permis, deux fois moins qu’en 1975, comparable en nombre aux licenciés de tennis (1,05 million) et deux fois moins que les pratiquants réguliers de naturisme ou d’e-sport, tous très discrets au plan politique.
 

La chasse n’est pas aimée des Français
Le salon du tuage d’animaux sauvages accueille environ 80 000 visiteurs par an, à comparer aux 90 000 qui visitent le Salon du running, aux 120 000 qui visitent le Salon du chocolat, aux 160 000 qui visitent le Salon du livre, ou aux 310 000 qui visitent le salon du jeu vidéo.

91 % des Français souhaitent une réforme de l’organisation et de la réglementation de la chasse pour l’adapter à la société actuelle, 87 % des Français ne se sentent pas en sécurité dans la nature en période de chasse, 82 % souhaitent un dimanche sans chasse, 79 % sont pour la réduction de la période de chasse, 78 % soutiennent la reconnaissance du statut d’être vivant et sensible pour tous les animaux sauvages. [1]

Le parti animaliste propose :

  • D’abolir immédiatement les pratiques de chasse les plus cruelles, et poursuivre l’objectif d’un abandon graduel de la chasse dans tous les pays membres
  • D’interdire les dérogations autorisant les chasses dites « traditionnelles » : matole (pièges à pinsons), tendelle, chasse à la glu, toutes modalités de capture que la France est seule à poursuivre en Europe
  • D’instaurer un moratoire sur la chasse des espèces figurant sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)

Paris, le 26 juin 2019